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Mahâbhârata
Le Livre du Massacre Nocturne (Sauptikaparvan)
Livre X



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La grande bataille vient de se terminer, Duryodhana gît, blessé à mort, les Pândava font entendre leurs cris de joie. Les trois seuls survivants du camp des Kaurava, Ashvatthâman le fils de Drona, Kripa le maître d'armes et Kritavarman le Bhoja, fuient apeurés. Ils s'abritent pour la nuit sous un banian, mais Ashvatthâman ne peut dormir :


Tandis qu'il examinait cette forêt aux mille espèces, il vit des corneilles nichant dans le banian.

Des milliers de corneilles, ô descendant de Kuru, s'y étaient réfugiées par petits groupes pour la nuit : elles y dormaient tranquillement.

Tandis qu'elles dormaient, confiantes, sur toutes les branches, il vit soudain arriver un hibou à l'aspect redoutable,

Enorme et bruyant, aux yeux jaunes sous des sourcils fauve, au bec et aux griffes puissantes, impétueux comme Suparna (Garuda).

En faisant aussi peu de bruit qu'un oisillon, il fondit alors sur les branches du banian, ô Bhârata.

Piquant sur les branches, ce rapace meurtrier tua un grand nombre de corneilles endormies.

De ses serres, il arracha à certaines les ailes, à d'autres il fendit la tête, à d'autres enfin il brisa les pattes.

En un instant, il frappa violemment celles qui se présentaient à sa vue. Le sol, sous le banian, fut entièrement recouvert de leurs membres et de leurs corps éparpillés, ô roi.

Le hibou meurtrier se réjouissait d'avoir tué les corneilles : il avait disposé de ses ennemis.

A la vue de ce crime frauduleux commis en pleine nuit par le hibou, Drauni (Ashvatthâman) conçut le désir d'en faire autant.

Cet oiseau m'a enseigné comment combattre, et j'ai compris quel était le moment favorable à la destruction de mes ennemis.

Je ne suis pas capable, maintenant, tuer les Pândava : ils sont fiers de leur victoire, puissants, supérieurs en force, assurés du succès, conquérants. Et, pourtant, j'ai promis, en présence de mon roi, de les détruire !

Les combattre selon les règles serait une conduite suicidaire, celle d'un papillon dans les flammes. Mais le succès est dans la ruse, et le grand carnage de mes ennemis.

D'une issue douteuse, il faut faire une issue certaine : c'est ce que recommandent vigoureusement les experts en science politique.

Même ce qui est interdit, répréhensible, blâmable aux yeux de tous, il est parfois du devoir d'un guerrier de le faire.

Et tous les actes répréhensibles, blâmables, frauduleux, commis en toutes occasions par les Pândava, nous nous en sommes gardé.

A ce propos, les juristes, soucieux des règles et voyant les choses comme elles sont, connaissent ces deux strophes que l'on récitait autrefois :

« Une armée ennemie doit être attaquée par ses adversaires quand elle est fatiguée, éparpillée, quand elle mange, quand elle est en marche ou au moment où elle entre dans un territoire,

« Au milieu de la nuit quand elle est endormie, quand elle a perdu ses chefs, quand ses guerriers sont en déroute, ou quand elle divise son unité »

Le glorieux fils de Drona décida ainsi de massacrer les Pândava endormis, ainsi que les Pâñcâla.


Ainsi sera fait : Les Pâñcâla seront massacrés pendant la nuit, les fils des Pândava tués. Ashvatthâman, poursuivi par les Pândava, libérera la terrible arme "Tête de Brahmâ", et ne sera pas en mesure de la rappeler : elle frappera les ventres des femmes des Pândava. Or Uttarâ est enceinte, et son fils sera le dernier survivant de la lignée. Krishna promet de le ressusciter.




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