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yayâti
 
 

 

Mahâbhârata
La Chute de Yayâti (Yayâtyupakhyânam)
Mahâbhârata, Livre I - 70 à 88, Livre III - 130 à 131, Livre V - 104 à 121, Livre XIII - 32.



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Yayâti esun des ancêtres mythiques de Janamejaya, un des tous premiers rois de la dynastie. Maudit par Kâvya Ushanas, le chapelain des dieux, dont il avait épousé la fille Devayânî, il est affligé sur le champ d'une vieillesse extrême. Après avoir essayé en vain de convaincre ses fils aînés d'assumer cette vieillesse à sa place, il réussit à l'échanger avec son fils cadet, Pûru, pour une durée de mille années, afin de pouvoir encore profiter des plaisirs de la vie. Le délai écoulé, Pûru récupère sa jeunesse et reçoit la royauté, et Yayâti se retire dans la forêt où il mène une existence exemplaire. Yayâti meurt, monte au ciel, vit heureux des milliers d'années dans différents paradis. Las ! Il commet un péché d'orgueil et est précipité sur terre. Il y tombe, au milieu de ses quatre petits-fils vertueux, qui lui proposent à tour de rôle une part de leurs mérites afin qu'il puisse regagner le ciel.

La fille de Yayâti, Mâdhavî, aide de son mieux le brâhmane Gâlava à se procurer les huit cents chevaux blancs avec une oreille noire que lui avait demandé son maître spirituel. Puis elle se retire, elle aussi, dans la forêt, pour vivre avec les gazelles. Elle rejoint Yayâti et ses quatre petits-fils, et ajoute ses mérites aux leurs. Ainsi Yayâti peut rejoindre le ciel, accompagné de ses petits-fils.

Le char de Shibi, l'un d'eux, dépasse tous les autres. C'est à cause de sa grande générosité. Pour sauver une colombe qui avait trouvé refuge auprès de lui et ne pas léser le faucon qui la poursuivait, il n'avait pas hésité à se découper vif.

Retenons de ce texte une leçon de patience donnée par Kâvya Ushanas à sa fille Devayânî :

Qui supporte avec constance les injures d'autrui, le monde lui appartient, sache-le Devayânî .

De qui dompte une colère naissante, comme on dompte un cheval, les sages disent : "Quel dompteur!". Jamais de qui se laisse entraîner par les rênes.

Qui rejette sans colère une colère naissante, le monde lui appartient, sache-le Devayânî.

Qui rejette sans faiblesse une colère naissante, comme une vieille peau de serpent, on dit de lui : "C'est un homme !"

Qui retient sa colère, qui supporte les injures, qui, offensé, n'offense pas, est un trésor de mérites.

L'un, sans se lasser, sacrifie mois après mois durant cent années, l'autre ne se met jamais en colère ; des deux, l'homme sans colère est le meilleur.

Les querelles soudaines entre garçons et filles, le sage n'y entre pas. Elles ont une importance relative.

Ou bien par Yayâti à Indra :

Le pacifique l'emporte sur le coléreux,
Le patient sur l'impatient,
Celui qui est humain sur l'insensible,
Autant que le savant sur l'ignorant.

Injurié, tu ne dois pas répondre. Une colère maîtrisée consume l'agresseur et procure des mérites à qui la maîtrise.

Tu ne dois ni blesser, ni calomnier,
Ni dire à autrui des paroles déloyales.
Tu ne dois pas prononcer de paroles blessantes
Ou funestes, qui bouleverseraient l'autre.

Sache que celui qui fait de la peine,
Qui profère des paroles amères, piquantes comme des épines,
C'est le plus infortuné des hommes.
Il charrie sa destruction avec sa bouche.

Que les hommes de bien puissent t'honorer par-devant
Et prendre ta défense par-derrière !
Supporte toujours l'injure du méchant,
Agis noblement et imite la conduite du sage.

Les paroles qui de la bouche s'envolent comme des flèches ,
Et font pleurer nuit et jour celui qu'elles blessent,
Ou celles qui visent le point faible d'autrui,
Le sage doit se garder de les décocher.

L'amitié envers tous, la générosité et la parole bienveillante, rien de tel pour gagner la faveur des trois mondes.

C'est pourquoi tu dois parler de façon apaisante, jamais violente, honorer ceux qui en sont dignes, être généreux, et ne rien demander pour toi.




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